La fibromyalgie est une maladie très complexe et multi-factorielle. Le plus difficile pour la personne souffrant de la fibromyalgie est souvent le manque de compréhension de la part de son entourage : famille, amis et même thérapeutes. Cette personne peut parfois sembler sans volonté puisqu’elle a toujours mal, est fatiguée, a peu d’énergie, ou développe des douleurs pour des choses qui ne font rien aux gens sains. Dans cet article, je tente de démystifier cette maladie. Nous verrons ce qu’est la fibromyalgie, les causes possibles et les solutions possibles pour améliorer la qualité de vie. Il faut savoir que la rémission complète est rare et que les améliorations se font à pas de souris. Avec ces nouvelles connaissances, nous pourrons offrir à la personne qui en souffre ce dont elle a le plus besoin : de l’empathie. Qu’est-ce que c’est? Le mot « fibro-my-algie » signifie « douleur aux fibres musculaires ». Au Canada, on définit la fibromyalgie comme suit : « La fibromyalgie, syndrome appartenant à la famille des rhumatismes, est une condition douloureuse généralisée, non articulaire, touchant surtout les muscles, typiquement associée à des raideurs, à une fatigue persistante et à un sommeil peu réparateur. » Il est difficile de guérir lorsqu’on ne dort pas bien. À noter que le système nerveux du patient démontre une activité sympathique accrue. Traduction : le corps du patient est beaucoup plus en mode stress et vigilance que l’individu moyen. Imaginez que votre corps a toujours peur de se faire manger par un lion. Vos muscles seraient constamment tendus, votre digestion serait altérée, vous auriez de la difficulté à dormir, vous bruleriez beaucoup d’énergie même au « repos »… Sans parler de la fatigue mentale et des émotions négatives! Bref, le corps fibromyalgique a toujours peur pour sa survie. Ce que l’entourage de la personne ne comprend pas, c’est que son cerveau et système nerveux n’interprètent pas les signaux de douleur comme nous. Le système nerveux est hypersensitif! Des activités anodines et agréables pour nous deviennent des calvaires pour la personne fibromyalgique. Imaginez qu’on vous propose une promenade à pied sur le bord de l’eau par une soirée d’été. C’est facile d’accepter n’est-ce pas? Maintenant, imaginez que vous avez une grippe (pas un simple rhume) qui vous donne un martèlement à la tête, le cerveau dans la brume, des douleurs musculaires partout et une fatigue incapacitante. Accepteriez-vous toujours? Ah oui j’oubliais, ça fait 3 mois sans répit que dure cette grippe (car pour diagnostiquer la fibromyalgie, le patient doit en avoir souffert pour au moins 3 mois). Cette balade se révèlerait un défi! Voilà dans quelle position se retrouve un(e) fibromyalgique. C’est facile de déprimer et de s’attirer l’incompréhension de son entourage. Merci pour votre empathie. Causes La fibromyalgie est un casse-tête avec plusieurs causes possibles. Principalement de nature neurologique, psychologique, infectieuse et physique. La science a plus de questions que de réponses par rapport à cette maladie. Voici quelques pièces du casse-tête : Neurologique Bien entendu, vous lisez un article écrit par une personne avec un intérêt marqué pour la neurologie. Tel que mentionné plus haut, le système nerveux est en mode survie. Il faut donc l’apaiser. Comment? Solutions en bas. Est-ce qu’une anomalie neuro-structurales peut causer la fibromyalgie? Peut-être est-ce une partie du casse-tête? Des études restent à faire pour l’affirmer avec certitude. Le fait est que cela ne doit pas aider. Une étude a révélé que la prévalence de la fibromyalgie des travailleurs était 13 fois plus élevée chez ceux qui avaient subi une blessure au cou comparé à ceux qui s’étaient blessé les bras ou jambes. La moëlle épinière (câble électrique qui relie le cerveau au reste du corps et qui relais les signaux de douleurs) passe dans la colonne vertébrale. Elle ne passe pas dans les os des jambes ou des bras. Aussi, des blessures de type « coup de fouet » tel que dans les accidents de voiture peuvent mener à des problèmes chroniques comme maux de tête et fibromyalgie. Et ce, même en l’absence de douleur après l’accident ou de lésion grave sur radiographie. Voilà pourquoi je tiens à vérifier la colonne vertébrale des patients à la suite d’un accident d’auto même si « tout va bien ». Il faut donc s’attarder à diminuer le mode sympathique du système nerveux (mode danger/survie/stress). Nous devons également aider le système nerveux à accéder plus facilement au mode parasympathique (mode guérison/récupération/prospérité). Psychologique On a longtemps pensé que la fibromyalgie était un trouble purement psychologique. C’est en fait une autre pièce du casse-tête. Cela peut provenir de traumatismes psychologiques, émotionnels et/ou physiques. Ces traumatismes comprennent toutes sortes d’abus qui peuvent remonter à l’enfance. La personnalité jouerait également un rôle : perfectionniste, incapacité à dire « non » ainsi que ne jamais se prioriser. Une personnalité dépressive contribuerait également. Parfois c’est une des causes, parfois c’est une des conséquences. Infectieuse Il pourrait y avoir des déclencheurs infectieux de la fibromyalgie, comme le virus de l’herpès et la maladie de Lyme, dans 27% des cas. Physiques La liste est longue! Je vous rappelle que la fibromyalgie est une combinaison de plusieurs causes. Voici un résumé :
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AuteurDr Ghislain Lacoursière |